01 Déc 2005 15:40 par Muricia
La chaîne d’information locale résonnait dans le bureau de Miss Standford. Elle se rongeait les ongles depuis que une de ses pensionnaires s’était faite tuer d’une manière des plus horribles. De plus, elle était toujours sans nouvelle de Wynona. Le présentateur s’interrompit, écoutant son oreillette. « Une dépêche vient de tomber à l’instant. Dans la banlieue Nord, un affaissement de terrain a eu lieu, provoquant l’effondrement d’un magasin d’électronique et d’une petite épicerie de proximité. Heureusement, étant donné l’heure tardive, les employés avaient quitté les lieux, et aucun blessé n’est à déplorer. Sur place, Mark Fulten. » Les images silencieuses témoignent d’un chaos invraisemblable, comme si la guerre s’était abattu dans cette banlieue, et le présentateur prit la parole. « Merci Patrick. C’est un peu après minuit que l’affaissement a eu lieu. D’après les témoins, le choc a été fulgurant, pas de tremblement annonciateur. Tout s’est passé en quelques secondes. Selon quelques témoins, un hurlement se serait fait entendre avant que les 2 échoppes s’effondrent. La police de Paragorn City a pris cela en note, mais je tiens de la bouche d’un enquêteur qu’ils ne donnent que peu de crédits à, je cite, de si hypothétiques affabulations. En parlant des enquêteurs, vous pouvez d’ailleurs voir derrière moi la section de la Police Scientifique en train de s’affairer à comprendre l’origine de cet effondrement, ainsi que des pompiers cherchant après d’éventuels blessés. Ici Mark Fulten, pour Paragorn News.
- Merci Mark, sans transition, faits divers, une pensionnaire de l’orphelinat municipal a trouvé la mort ce soir, et l’on est toujours sans nouvelle d’une de ses amies. Les deux jeunes filles étaient occupées aux taches ménagères quand l’une d’entre elles à hurler, après que la porte fut défoncée. La directrice, Miss Standford, a ensuite trouvé le corps sans vie d’Ophelie Summer contre le mur, la nuque brisée par un coup d’une extrême violence. En effet, selon les premiers éléments de l’enquête, les os de sa nuque sont si brisés que le coup qui aurait pu causer de tels dégâts aurait la force d’un compresseur hydraulique d’une grue de travaux publics. La police se partage sur la résolution de ce meurtre et surtout dans la recherche de la Jeune Wynona Davids dont voici une photo récente. A noter que cette jeune fille est muette. Voici un numéro gratuit que vous devez composer si vous avez été témoin de quelque chose susceptible d’aider la police dans la résolution de ces deux crimes.
- Football maintenant, les Red Socks se sont inclinés sur… » Miss Standford, en larmes venait de couper le son, et regardait la télévision, apathique. Les journalistes l’avaient harcelée jusqu’il y a peu encore, et elle se souvient encore des interrogatoires des policiers, sévères, comme si elle était une coupable à ses yeux. Machinalement, elle leva les yeux vers le poste, et fronçant légèrement les sourcils, remit le son. L’image était revenue sur Mark Fulten et l’endroit où avait eu lieu l’accident. Soit le caméraman avait vidé quelques bières, soit le sol tremblait bigrement fort. « …tensité incroyable ! Les secouristes se sont écartés de la zone de l’éboulis, craignant un nouvel affaissement. Personne ici ne comprend ce qui se passe, et je vais essayer de m’approcher d’un officiel pour voir si… » Il s’interrompit. Du milieu des éboulis, une déflagration venait de se faire entendre, projetant terres et débris dans le ciel. Sous leurs yeux ébahis à tous, une forme humaine sortait lentement du trou béant et fumant. « Incroyable, vous ne rêvez pas, une femme lévite bien par-dessus les décombres !!! » Car il s’agissait effectivement d’une femme, revêtue apparemment d’une combinaison moulante noire. Elle se regarda les mains, puis tourna sur elle-même, avant de prendre son envol en direction de Paragorn City. « On peut maintenant dire ce qui s’est passé, une nouvelle terreur est née dans cette ville, comme si les gangs et autres !! Regardez les ravages qu’elle a causés en une nuit, tout bonnement incroyable, et pourtant !!! Je ne sais pas pour vous, mais… » Miss Standford avait de nouveau coupé le son.
Wynona se tenait sur un toit de Paragorn city. Elle s’était enfuie précipitamment quand elle avait vu l’attroupement autour de ce qui subsistait de la grotte. Elle se regarda. Elle était revêtue d’une sorte d’ombre qui moulait son corps parfaitement. Un moment, elle eut peur, et souhaita intérieurement que cette ‘’armure’’ disparaisse. Ce qui arriva, et elle se retrouva nue sur le toit. Affolée, elle alla se cacher derrière la cage de l’ascenseur. Elle se concentra et son vêtement revint, et comme elle l’avait souhaité, un masque sur le visage. Elle n’en crut pas ses yeux. Elle pouvait voler, et se revêtir d’une armure qui lui faisait une seconde peau ! Comment cela était-il possible ? Et tout lui revient en mémoire, la mort d’Ophelie, son enlèvement, le rituel. Et elle pleura tant que, ne pouvant plus bouger, elle s’endormit sur le toit de l’immeuble, protégée par la cage de l’ascenseur.
Son sommeil fut agité comme jamais auparavant. Un cauchemar qui recommençait perpétuellement. Elle se battait contre une ombre, pour emporter le combat et s’apercevoir que c’était contre elle-même qu’elle s’était battue.
La bruine du petit matin la réveilla. La pluie était fraîche, mais sa seconde peau la protégeait du froid. Lentement, elle se dirigea au bord du toit, regardant la petite ruelle en contrebas. En déglutissant, elle prit son envol, et c’est maladroitement qu’elle toucha le sol. Elle allait avancer pour rejoindre l’artère principale quand elle réalisa que sa tenue n’aillait pas la laisser inaperçue. Il lui fallait se changer, Un jean et un t-shirt feraient l’affaire, mais sans argent, comment faire ? Et sa seconde peau se modifia, pour devenir un pantalon de latex noir moulant, et un body du même genre. Elle sourit, comprenant que désormais, elle pouvait se vêtir pour peu cher. Elle essaya plusieurs tenues, mais celles-ci se voulaient toujours près du corps. Elle essaya encore de décider d’une nouvelle tenue, mais une fois revêtue d’une mini-jupe tenant plus de la ceinture et d’une brassière, elle revêtit le pantalon et choisit que le haut serait un pull a col roulé et à longues manches. Maintenant présentable, elle retourna sur la sixième avenue, et prit le chemin de l’orphelinat.
Elle s’arrêta à deux pâtés de maisons, se demandant ce qui allait se passer, si la police serait encore là, si elle avait été reconnue. En secouant la tête, elle se dit qu’elle verrait bien au moment voulu, et franchit les derniers mètres qui la séparaient de l’orphelinat, en passant par derrière. Elle arriva devant la porte, et alors qu’elle avance la main vers la poignée, une voix comme venue d’outre tombe, lui glaça le sang. « On à parler tous les deux, Wynona… »