Anthares (BG)
Le soleil est maintenant levé depuis longtemps lorsque Tom se décide à lever la tête de sa lecture d’un air pensif. Il a trouvé ce petit cahier dans un vieux carton qu’il a récupéré lors de la mort de sa mère, il y a maintenant 5 ans. Il n’a jamais osé l’ouvrir de peur de voir surgir les fantômes d’un passé trop douloureux. Alors pourquoi a t il décidé d’exhumer tout cela ce matin ? Il n’en sait rien. Peut être pour tourner la page sur son ancienne vie avant de commencer celle qui s’offre à ses pieds. Car ne construit on pas son avenir en se souvenant de ce que nous avons été ?
Il baisse la tête, se replonge dans la longue litanie des dates et faits et reprend sa lecture a voix basse.
2 ans et 6 mois, 12 eme fracture : Avant bras gauche (3 eme fois)
2 ans et 8 mois, 13 eme facture : Clavicule gauche (double fracture)
2 ans et 9 mois, 14 eme fracture : 2 cotes flottantes (1 ere fois)
Tom pousse un léger soupir et saute deux pages avant de reprendre sa descente dans sa petite enfance a travers ce cahier d’écolier que sa mère a pris le soin de nommer affectueusement : Carnet d’enfance de mon petit Tom. Il parcourt les lignes du regard sans plus dire un mot s’arrêtant par instant sur une phrase et la relisant à voie haute comme pour mieux la comprendre.
4 ans et 3 mois, 40 eme fracture : Fémur gauche (2 eme fois)
Une annotation dans la marge retient son attention. Marqué au crayon a papier, il constate que c’est la première que sa mère a écrite ainsi, le temps a légèrement effacé les mots mais il peut encore lire :
« Première approche des médecins pour savoir si je veux que mon petit Tom participe à l’essai d’un nouveau traitement contre sa maladie qui rend ses os si fragiles, cela me fait peur je leur ai dit que je réfléchissais »
Il sait maintenant a partir de quel age les médecins ont commencé a s’intéresser à lui pour ce traitement qui allait changer sa vie, bien plus qu’eux mêmes n’auraient pu l’imaginer. Cette thérapie qui allait faire de lui ce qu’il est maintenant. Il imagine la joie que cette idée de guérison a dû faire surgir dans l’esprit de sa mère et combien la désillusion a dû être grande.
L’inventaire des fractures et de leur date s’égraine. Il parcourt la liste monotone comme un homme conscient de chuter vers un abyme sans fond. S’arrêtant de ci de là sur les paraphes en marge des lignes que sa mère a laissé à quelques dates clés. On peut lire ici « Date du premier rendez vous avez les spécialistes, je suis pleine d’espoir pour mon Tom » ou là encore « les docteurs sont confiants d’après eux Tom devrait pouvoir vivre normalement après le traitement, je suis si heureuse pour mon petit cœur ». L’espoir, ce joyaux aux multiples facettes que la vie se plait a nous montrer toujours sous son meilleur angle afin de nous faire avancer mais qui se révèle trop souvent au final source de tristesse et d’amertume.
Il se souvient vaguement de cette époque où les médecins s’affairaient autour de lui comme des fourmis sur un morceau de sucre. Sa mère ne sait pas encore que son fils ne va être finalement a leurs yeux qu’un cobaye, un petit rat de laboratoire dont de toute manière la vie est trop courte pour avoir la moindre importance. Et puis, après tout, a bien y réfléchir, si cela peut permettre a d’autres enfants comme lui de vivre cela n’est pas inutile. Enfin ce ne sont pas ces considérations humanistes qui ont du mettre du baume au cœur de sa mère lorsque les médecins sont venus lui annoncer que son petit Tom était, malgré tous les soins qu’ils avaient pu lui prodiguer, mort des suites du traitement qu’on lui a inoculé le matin même. Elle ne le savait pas encore mais ce matin là fut le dernier ou elle voyait son petit bout avant de nombreuses années. Années au cours desquelles, elle traîna son chagrin sans savoir qu’a deux pas d’elle, Tom était la pleurant de ne pas retrouver ses bras protecteurs.
Il baisse la tête, se replonge dans la longue litanie des dates et faits et reprend sa lecture a voix basse.
2 ans et 6 mois, 12 eme fracture : Avant bras gauche (3 eme fois)
2 ans et 8 mois, 13 eme facture : Clavicule gauche (double fracture)
2 ans et 9 mois, 14 eme fracture : 2 cotes flottantes (1 ere fois)
Tom pousse un léger soupir et saute deux pages avant de reprendre sa descente dans sa petite enfance a travers ce cahier d’écolier que sa mère a pris le soin de nommer affectueusement : Carnet d’enfance de mon petit Tom. Il parcourt les lignes du regard sans plus dire un mot s’arrêtant par instant sur une phrase et la relisant à voie haute comme pour mieux la comprendre.
4 ans et 3 mois, 40 eme fracture : Fémur gauche (2 eme fois)
Une annotation dans la marge retient son attention. Marqué au crayon a papier, il constate que c’est la première que sa mère a écrite ainsi, le temps a légèrement effacé les mots mais il peut encore lire :
« Première approche des médecins pour savoir si je veux que mon petit Tom participe à l’essai d’un nouveau traitement contre sa maladie qui rend ses os si fragiles, cela me fait peur je leur ai dit que je réfléchissais »
Il sait maintenant a partir de quel age les médecins ont commencé a s’intéresser à lui pour ce traitement qui allait changer sa vie, bien plus qu’eux mêmes n’auraient pu l’imaginer. Cette thérapie qui allait faire de lui ce qu’il est maintenant. Il imagine la joie que cette idée de guérison a dû faire surgir dans l’esprit de sa mère et combien la désillusion a dû être grande.
L’inventaire des fractures et de leur date s’égraine. Il parcourt la liste monotone comme un homme conscient de chuter vers un abyme sans fond. S’arrêtant de ci de là sur les paraphes en marge des lignes que sa mère a laissé à quelques dates clés. On peut lire ici « Date du premier rendez vous avez les spécialistes, je suis pleine d’espoir pour mon Tom » ou là encore « les docteurs sont confiants d’après eux Tom devrait pouvoir vivre normalement après le traitement, je suis si heureuse pour mon petit cœur ». L’espoir, ce joyaux aux multiples facettes que la vie se plait a nous montrer toujours sous son meilleur angle afin de nous faire avancer mais qui se révèle trop souvent au final source de tristesse et d’amertume.
Il se souvient vaguement de cette époque où les médecins s’affairaient autour de lui comme des fourmis sur un morceau de sucre. Sa mère ne sait pas encore que son fils ne va être finalement a leurs yeux qu’un cobaye, un petit rat de laboratoire dont de toute manière la vie est trop courte pour avoir la moindre importance. Et puis, après tout, a bien y réfléchir, si cela peut permettre a d’autres enfants comme lui de vivre cela n’est pas inutile. Enfin ce ne sont pas ces considérations humanistes qui ont du mettre du baume au cœur de sa mère lorsque les médecins sont venus lui annoncer que son petit Tom était, malgré tous les soins qu’ils avaient pu lui prodiguer, mort des suites du traitement qu’on lui a inoculé le matin même. Elle ne le savait pas encore mais ce matin là fut le dernier ou elle voyait son petit bout avant de nombreuses années. Années au cours desquelles, elle traîna son chagrin sans savoir qu’a deux pas d’elle, Tom était la pleurant de ne pas retrouver ses bras protecteurs.