A ce que je vois, malgré vos quelques lectures, vous ne maîtrisez pas encore le style hautement caractéristique et ô combien particulier des romans
Harlequin jeune homme... En tant que spécialiste locale de cette merveilleuse littérature, je m'en vais donc te donner un exemple. Oui je sais je suis trop bonne, ça me perdra un jour
Pour bien expliquer ce qui va suivre, mettons-nous en situation : Brenda est une jeune femme d'un âge variant entre 18 et 32 ans (pas plus vieux, les lectrices n'aiment pas quand leurs héroïnes se rapprochent trop de la gériatrie), dotée d'un visage angélique, d'un corps sexy à damner un saint, d'une excellente situation qui souvent ne requiert pas vraiment sa grande intelligence, et bien entendu, d'un caractère de chiottes.
Kallaghan quand à lui est un homme de 30 à 41 ans ( eh oui, le héros doit toujours être plus âgé que l'héroïne et avoir accumulé les conquêtes avant elle, c'est important), doté d'un physique ravageur (cheveux noirs, yeux gris transparents, haute taille, larges épaules, hanches étroites, une musculature impressionnante) qui respire la puissance et l'autorité, qui exerce un métier le métier passionnant de chef d'entreprise et vit donc dans l'opulence la plus parfaite. Il a bien entendu lui aussi un caractère de chiottes, n'exprime jamais ses sentiments, et semble toujours aussi froid que la glace.
Kallaghan apparaît toujours comme un beau salaud au début du livre: il aura soit brisé le coeur de Brenda lors d'anciennes fiançailles, soit ruiné son père en affaires (oui, le père de Brenda est souvent un homme d'affaires aussi), soit menace de racheter/détruire tout ce qu'elle a lutté ferme pour bâtir : son magasin de robes de mariées, sa boutique de cristaux harmoniques new age, son affaire de femmes de ménage...
Forcément, entre Kallaghan, grand beau et ténébreux, et Brenda, plus petite (bien que taille mannequin, notre héroïne ne doit pas être une rase-motte quand même), douce et fragile, l'attraction est intense et immédiate.
Il suffit que leurs regards se croisent pour qu'ils s'enflamment tous deux d'un désir aussi irrationnel qu'inattendu, car enfin, n'ont-ils pas déjà connu d'autres personnes beaucoup plus belles dans leur vie ?
Evidemment, ils tiennent l'autre et son magnétisme pour responsable de ce qui leur arrive, des rêves érotiques qu'ils font chaque nuit en pensant à l'autre, de leur incapacité à se concentrer sur leur travail au lieu de penser à l'autre... donc, forcément, à chaque fois qu'ils se rencontrent, ça fait des étincelles: ils se hurlent dessus, se méprisent, se réprouvent... et finissent immanquablement par céder à ce désir brûlant qui les consumme littéralement. Leurs baisers sont ardents, sauvages et passionnés. Ils révèlent à Brenda une sensualité dont elle ne soupçonnait pas l'existence et qu'elle méprise comme tout son corps , ce traitre, car malgré son aversion profonde pour Kallaghan qui est très très méchant avec elle, son corps, ce ladre, ne peut lui résister lorsqu'il la prend dans ses bras pour affirmer son pouvoir sur elle...
Kallaghan quant à lui ne comprend pas ce qui lui arrive, ne comprend pas pourquoi il ne pense qu'à cette jeune femme au caractère pourri alors qu'il a une horde de mannequins sublimes toutes prêtes à sortir avec lui... Il est en colère contre lui-même de ne pas parvenir à maîtriser son désir, se sent revenir au temps du collège, n'aime pas cette sensation, et persécute donc encore plus Brenda pour se venger (et puis aussi parce qu'il ne peut pas résister à la tentation de l'embrasser à perdre haleine à chaque fois qu'il la voit, mais ça il ne l'avouera pas).
C'est dans cet état d'esprit que nos deux héros se rencontrent pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines. Ils apprennent à se connaître, à apprécier leurs qualités respectives, en un mot, ils tombent amoureux.
A ce stade de l'histoire, Brenda réalise qu'elle aime Kallaghan mais que lui ne l'aimera jamais. Elle décide donc de passer une unique nuit d'amour passionnée avec lui, afin d'engranger de merveilleux souvenirs pour le reste de sa vie qu'elle passera forcément toute seule.
Voici donc un exemple, appréciez donc la maîtrise :
Son souffle tiède effleura la peau de Brenda et elle frémit, s'avisant soudain que Kallaghan semblait moins résolu, presque... troublé ?
Un plaisir aigu, inattendu la traversa et son coeur se mit à battre la chamade alors que les lèvres de Kallaghan, tout à coup, frôlaient sa peau.
Elle s'aperçut alors, non sans éprouver une sorte de choc, qu'elle l'avait saisi par le bras sans s'en rendre compte et le serrait très fort, d'une façon presque convulsive. Le relacher ? Mais elle ne le voulait pas ! tout à coup, dans un intense élan sensuel donc elle n'était pas maîtresse, elle s'avouait qu'elle voulait rester tout contre Kallaghan, sentir ses mains, sa bouche sur sa peau...
Il s'empara de sa bouche, y coûta doucement, éveillant en elle un désir fou, l'amenant à quêter une caresse plus avide. Kallaghan ne se fit pas prier. Il la renversa sur l'oreiller.
Jamais on ne l'avait embrassée avec autant de fièvre et d'emportement. Pourtant, ce ne fut pas l'élan fou de Kallaghan qui la bouleversa. Ce fut le déferlement de sa propre passion. Sa sensualité longtmeps endiguée se déchaînait enfin, tel un torrent débordant de son lit. Sans en avoir consceience, elle se cambra, entrouvrant les lèvres.
- Seigneur ! murmura Kallaghan en s'écartant d'elle. Petite socrière va ! tu...
Il n'acheva pas sa phrase. Sa main s'était insensiblement déplacée, glissant sur la poitrine de Brenda et, sans même y penser, elle avait effectué un léger movement, logeant son sein au creux de la paume virile qui l'effleurait, quêtant une caresse plus hardie, obtenant aussitôt ce qu'elle demandait ainsi.
Très vite, la main de Kallaghan céda la place à sa bouche et il s'attarda sensuellement sur la chair tendre qui lui était offerte. Brenda se mit à gémir et Kallaghan devint plus ardent encore...
La suite au prochain épisode
